J’aimerais vous présenter, ici, les définitions de quelques concepts développés dans mon ouvrage. Ceux-ci ont été élaborés en résonnance avec les concepts développés par le philosophe Michel Clouscard qui ont prouvé, avec le temps, toute leur pertinence. Aussi, vous donneront-ils un vague aperçu de la teneur de cet ouvrage. Michel Clouscard (1928-2009) est un très grand penseur français qui est aujourd’hui volontairement écarté du narratif officiel, au vu probablement de la justesse et de l’avant-gardisme de ses analyses. Grâce à internet, ses thèses sont largement connus sur le net par les afficionados et tendent nécessairement à se répandre à mesure que s’aggrave la crise.

Autonomie fonctionnelle : Il s’agit du plus haut degré de perfectionnement atteint par la fonction. C’est à travers elle que nous avons défini la Machine.

Circulation idéologique : Il s’agit de la circulation des signes qui a, historiquement et principalement, contribué au développement de l’infrastructure de la communication comme entité distincte des autres niveaux infrastructuraux. Cette circulation idéologique a acquis un rôle de plus important au sein de l’infrastructure institutionnelle.

Cryptomonnaie : La cryptomonnaie correspond à la nouvelle forme phénoménale prise par la monnaie au cours de l’histoire grâce à l’invention du protocole cryptomonétaire. Ce protocole cryptomonétaire n’a été possible que grâce à l’avènement de l’infrastructure du numérique. Il est historiquement apparu sous la forme du protocole Bitcoin.

Cybermonnaie : La cybermonnaie est la nouvelle forme phénoménale adoptée par l’argent en tant que monopole monétaire, c’est à dire centralisation abusive du réseau monopoliste bancaire traditionnel. Elle tente désormais de récupérer les progrès apportés par le protocole Bitcoin pour continuer d’imposer cette vision monopoliste à travers notamment l’invention des MNBC (Monnaies Numériques de Banques Centrales).

Langage : Nous avons défini simplement le langage comme ce qui se caractérise par une syntaxe et une sémantique. Si on importe ce concept sur le plan sociologique, on parvient à saisir quelle part de la réalité sociale semble davantage intervenir comme syntaxe plutôt que comme sémantique et vice versa. La dualité inhérente au langage se décline et se répète, de manière fractale, au cœur du champ social.

Langage de valeur : C’est le nom que nous avons donné au procès d’échange défini par Marx lorsque nous avons pu saisir logiquement ce qui relève de la circulation des signes et ce qui relève de la circulation des marchandises.

Langage institutionnel : Il s’agit du langage au service l’ordre institutionnel qui opère par la syntaxe du signe (établie par Michel Clouscard) et qui use de l’existentiel comme d’un champ sémantique. Cette syntaxe du signe est donnée par la formule logique : Référent-Signifiant-signifié ou R-S-s. Les relations existentielles participent à l’élaboration de l’idéologie voulue par l’institutionnel et interviennent comme sémantique attachée à ce langage.

Procès d’automatisation : Il s’agit de la réduction de l’Usage à la Fonction (et par la Fonction). Elle aboutit à une sorte de « sédimentation » du geste constitutif de l’usage. L’existence de ce geste témoigne, lui, de la culture humaine .

Réalité virtuelle : Il s’agit d’une virtualité qui peine à s’accomplir réellement et qui, par impuissance à rejoindre le réel, ne peut opérer que par reflet. Avec le progrès des technologies de la télécommunication et le développement des réseaux informatiques, c’est à travers le Web qu’elle a su se manifester en tant que telle.

Référent : Selon Clouscard, il s’agit de la réalité infrastructurale référente à toute production. Le Référent est à trois niveaux : l’infrastructure productive, l’infrastructure relationnelle et l’infrastructure institutionnelle.

Signifiant : Comme son nom l’indique, il s’agit de la logique de l’échange ou de la circulation qui s’applique au signe. Le signifiant est en quelque sorte le « véhicule » de l’idéologie. Comme catégorie représentative de ce rôle, il intervient au niveau de l’infrastructural et de l’existentiel.

Signifié : L’objet ou la personne qui intervient comme supports de transmission du sens selon le signifiant.

Sémantique : La sémantique correspond l’ensemble des signes permettant de véhiculer le sens, le contenu sémantique.

Syntaxe : La syntaxe correspond à l’ensemble des règles logiques qui participent à la formation du sens. Aussi, ces règles incluent-elles le support matériel sur lequel elles s’appliquent et permettent la formulation du sens.